Ce matin, j’ai une pensée …
 
Pour une amie qui vit avec une maladie grave. Pour cette autre qui traverse un pénible divorce. Pour ce jeune homme qui a fait une rechute dans une terrible dépendance. Pour cet autre qui fuit dans le travail pour maintenir le chagrin d’une séparation à distance.
 
Je pense aussi à mon beau-père qui pleure en silence la maladie qui ronge la mémoire de ma belle-maman. À ma soeur qui a perdu son filleul à seulement quarante ans. À une jeune mère monoparentale qui a peur de se retrouver au chômage. À cette dame âgée qui souffre de solitude …
 
Et, à tous ceux et celles, qui comme vous, qui comme moi, vivent dans la peur de ce nouveau virus qui est en train de changer notre monde.
 
En ce moment, plus que jamais, les temps sont incertains. Chacun vit, parfois en secret, parfois en silence, des angoisses, des peurs, des défis, des difficultés.
 
À titre personnel ou de manière collective, on se sent impuissants face à de tels évènements. Mais, nous pouvons aider, car l’une des choses les plus difficiles pour tout être humain, c’est l’impression d’avoir à affronter seul les grands vents de l’existence.
 
Au-delà de nos différences, il faut se rappeler les uns, les autres, que nous ne sommes pas seuls. Nous sommes tous dans le même bateau. Tout le monde fait de cette même grande famille qu’on appelle l’humanité.
 
Et aujourd’hui, plus que jamais, cette grande famille a besoin de vous, de moi. Vous êtes, nous sommes, un maillon essentiel dans cette grande chaîne de vie. Nous pouvons nous aider et prendre soin les uns des autres. Comment ?

La réponse est simple : grâce à la compassion.

La compassion, ce n’est pas de la pitié. La pitié, c’est ce qui nous fait dire “pauvre toi” et …heureusement que ce n’est pas moi. La pitié, c’est je vais t’aider pour ne pas me sentir coupable. La pitié, c’est de croire que nous, nous serons épargnés. La pitié, c’est de dire « pauvre toi, mais heureusement que ce n’est pas moi ! »

La compassion, elle, est faite de courage, d’humilité et de bonté.  Au milieu de la confusion et de la peur, c’est une main qui se tend pour nous aider à nous relever.  C’est un encouragement pour nous aider à reconquérir notre dignité. C’est une lueur qui brille au loin dans l’obscurité. C’est un coup de pouce pour qui nous donne la force de continuer.

La compassion c’est reconnaître que nous possédons des forces et des faiblesses. Des limites et des capacités. Que nous sommes, à la fois, courageux et vulnérables.

Je vous parle ici par expérience : quand on subit un coup dur, une perte ou une trahison, la compassion d’une autre personne à notre égard est un cadeau qu’on n’oublie jamais. Et, un jour ou l’autre, chacun de nous aura besoin d’offrir et de recevoir un tel cadeau.

Non. Les problèmes ne vont pas disparaître simplement par le miracle de la compassion. Mais à la manière dont nous vivrons chacun notre compassion, nous découvrirons une détermination, un courage, une résistance à la peur, à la violence qui dépassent notre imagination. Il existe en chacun, qu’on le sache ou pas, une source de bonté, de créativité et de compassion qui peut changer notre vie. Changer notre monde.

Si vous lisez ces mots, aujourd’hui, sachez que notre monde a besoin de vous ! Vous possédez une compassion qui peut tout changer. Vous êtes capable d’écouter sans juger. D’encourager sans envier. D’aimer sans attendre. De pardonner sans condamner. De donner sans condition.

Et, aujourd’hui, je vous prie d’avoir une pensée, et dans la mesure du possible de poser un geste, de compassion pour vous-même, pour ceux et celles que vous aimez. Pour ceux et celles qui traversent des moments difficiles. Pour l’humanité.

Merci d’être là.  Merci d’être qui vous êtes.

Que la vie vous soit douce,

Nicole

 

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