Il y a quelques années, j’ai vécu un conflit avec une personne avec qui je collaborais sur un projet. Ce n’était pas un grand conflit, cependant il était assez important pour que j’y pense continuellement.

Jour après jour, tandis que mon esprit me ramenait en arrière pour revivre la dispute dans ma tête, mon ego, quant à lui, grossissait les fautes de l’autre en ignorant complètement les miennes. 

Après un peu plus d’une semaine, je n’arrivais toujours pas à être en paix à l’intérieur de moi-même.  Même durant mes séances de méditation, je repensais à cette personne et une foule d’émotions m’envahissait : Tantôt le chagrin, tantôt la colère ou la culpabilité.

Puis, un matin, je suis tombée par hasard sur un merveilleux enseignement du Bouddha qui disait ceci : « Dans la vie, il n’y ni amis, ni ennemis, uniquement des maîtres de vie. » J’avoue que je n’ai pas saisi cette leçon sur le champ.

Mais une nuit où je n’arrivais pas à dormir,  je me suis levée pour méditer sur cette phrase. Durant ma séance, l’expression « maître de vie » se mit à résonner au fond de moi.

Peu à peu, j’ai compris que cette personne était de passage dans mon existence pour m’enseigner quelque chose d’important : dans le projet qui nous concernait, j’avais été vague sur ce que je pourrais faire et ce que je ne pourrais pas faire. Ce faisant, cette personne était venue m’enseigner à préciser plus clairement mes engagements et mes besoins.

Cette merveilleuse prise de conscience a été suivie de larmes de soulagement et de gratitude. Je venais de saisir la profondeur de l’enseignement dans ce petit livre de sagesse bouddhiste : pour se libérer du poids de la rancune, on doit laisser aller les blâmes et ne retenir de la dispute que la leçon. Puis, s’en servir pour grandir et évoluer.

Aujourd’hui, chaque fois que je m’engage dans un nouveau projet, je suis reconnaissante de cette précieuse leçon. Car même si cette personne ne fait plus partie de mon entourage, elle fera toujours partie de mes maîtres de vie.

Nous faisons tous l’expérience de situations où il est plus facile de pointer le doigt vers l’autre que de s’observer soi-même. Nous fuyons ainsi l’inconfort de plonger à l’intérieur de nous-mêmes en cherchant un coupable à blâmer à l’extérieur. Mais, cette stratégie de fuite est temporaire.

Tôt ou tard, la vie replacera  sur notre chemin la même leçon, car tant et aussi longtemps qu’elle ne sera pas apprise, elle nous sera répétée, encore et encore. Alors, au lieu de fuir la situation ou de tomber dans les ressentiments ou la culpabilité, il faut prendre le temps de s’asseoir avec bienveillance avec soi-même.

Ce faisant, on réalise qu’il y a deux choses sur lesquelles on peut toujours compter : la présence apaisante de notre souffle et la bonté de notre coeur. Et, c’est là que se trouve la clé de la paix intérieure.

 Que la vie vous soit douce,

Nicole

 

 

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